L’Agence française de Développement (AFD) a accordé, le 7 juillet 2011, une subvention de 4 millions d’euros pour soutenir le développement de la formation professionnelle à distance des enseignants du primaire en Afrique sub-saharienne à travers un soutien à l’internationalisation d’IFADEM.
L’aide de l’AFD est répartie en trois « composantes » :
Composante 1 : accompagner la politique de rénovation de la formation professionnelle des enseignants par la modélisation du dispositif IFADEM (une dizaine de pays).
Composante 2 : développer l’innovation relative aux technologies, aux outils et à la pédagogie.
Composante 3 : comprendre les déterminants de la qualité de la formation, mesurer les impacts du dispositif, développer la recherche, les échanges internationaux et la communication.
Voici le communiqué publié par l’AFD à l’issue de son Conseil d’administration :
"L’éducation a connu des progrès incontestables en Afrique. Cependant, l’enjeu de ce secteur consiste également à amener les enfants à réussir leurs études et leur insertion professionnelle. Or, le niveau des élèves reste faible, voire tend à régresser dans de nombreux pays, en raison notamment de la faible qualité et du manque d’efficacité du corps enseignant.
Pour rompre avec le système traditionnel des formations continues, qui entraine des déperditions de contenu pour des coûts élevés, l’Initiative francophone pour la formation à distance des maîtres (IFADEM), lancée en 2006 par l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF) et l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), a mis au point un dispositif de formation innovant, conçu pour toucher directement les enseignants et mettant l’accent sur l’amélioration de leurs compétences et de leurs pratiques pédagogiques.
Le projet permettra principalement d’accompagner la rénovation des dispositifs de formation continue des enseignants d’une dizaine de pays par l’IFADEM et de développer les innovations nécessaires en termes de technologie et de pédagogie".
L’AUF sera le gestionnaire de ce financement.
Par ailleurs, au Bénin (pour 2,5 millions d’euros) et au Burundi (pour 1,5 millions d’euros), l’AFD appuie les phases de déploiement d’IFADEM au-delà de l’expérimentation initiale.
Le même Conseil d’administration de l’AFD a décidé l’attribution d’une subvention de 4,5 millions d’euros à l’OIF pour favoriser l’intégration des langues nationales dans les systèmes éducatifs en Afrique (projet ELAN).
L’enseignement primaire en Afrique subsaharienne, exclusivement en français, met en échec scolaire de nombreux enfants. Pour réduire cette difficulté, plusieurs pays africains souhaitent effectuer les premiers apprentissages scolaires (lecture écriture, calcul) dans une langue africaine comprise par les enfants et qui facilite la poursuite de leurs études en français.
L’objectif est de promouvoir dans huit pays (Bénin, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, RD Congo, Mali, Niger et Sénégal) le développement progressif de l’enseignement primaire bilingue, articulant l’usage des langues africaines de début de cycle primaire avec le français, qui restera langue d’enseignement en fin de cycle primaire. Les systèmes éducatifs des pays anglophones d’Afrique, plus performants, intègrent l’enseignement bilingue depuis de nombreuses années.