Présenté lors de la journée professionnelle du salon du Livre de Paris 2012, un rapport a été élaboré, à la demande de l’Institut français, sur la diffusion et la distribution du livre africain en Afrique. Ce rapport est désormais consultable sur le site de l’Institut français.
Conçu après les multiples rencontres opérées avec des professionnels du livre africains lors du Salon du livre de Paris en mars 2011 (éditeurs, libraires, transporteurs, transitaires, institutions ainsi qu’avec le secrétaire permanent d’Afrilivres) et nourri par plusieurs déplacements en Afrique (Mali, Sénégal, Bénin), le rapport présente un audit de la centrale de distribution d’Afrilivres ainsi qu’un bilan assorti de recommandations pour une meilleure diffusion du livre africain en Afrique et au Nord.
Des structures peu adaptées àu marché du livre
Dans sa partie état des lieux, les auteurs rappellent les principaux freins au développement d’une distribution et d’une diffusion ample et efficace du livre africain en Afrique. Le livre africain ne représente aujourd’hui que 5 à 10% du Chiffre d’Affaires des libraires. Les achats se réalisent le plus souvent hors de la librairie (opérations promotionnelles, Caravane du Livre). Le manque de formation demeure un problème majeur pour la création de librairies et pour donner un nouveau souffle à la dynamique de renouvellement des maisons d’édition. Éditeurs et libraires souffrent de la faiblesse des moyens de communication (peu ou pas de catalogue papier, pas de sites internet, des réseaux sociaux qui commencent à émerger). Si les éditeurs s’accordent à dire que les Foires du Livres permettent une bonne diffusion des ouvrages, leur attractivité est en baisse et la FILDAK très décriée. Conjugués à la faiblesse des moyens de transport, ces facteurs expliquent que le livre africain continue de peu voyager.
Toutefois, différentes initiatives concourent aussi à une meilleure diffusion. La coédition entre différents éditeurs de pays voisins se met ainsi en place. L’AIEI, avec sa collection de coéditions « Terres solidaires », soutenue par l’Institut français, participe en particulier à redynamiser l’édition en Afrique francophone.
Les stratégies de développement de la diffusion du livre
Le rapport formule dans un deuxième temps plusieurs recommandations. Il insiste sur la nécessité de stimuler la demande par des actions auprès des éditeurs et des libraires, et suggère de favoriser les actions auprès des médias. Une aide au transport doit aussi être mise en place dans chaque pays et des plateformes professionnelles du livre africain créées afin de permettre une meilleure diffusion. Les options numériques doivent également être exploitées pour mieux faire voyager le livre africain.
Il apparaît également primordial de construire de nouvelles relations entre éditeurs et libraires pour favoriser la professionnalisation et les échanges. Ce travail doit être effectué avec l’aide d’Afrilivres, qui doit rester la vitrine de l’édition africaine, mais dont la structure de diffusion et de distribution doit être totalement repensée. Une refonte de l’association est d’ores et déjà en cours.
L’Institut français en soutien à Afrilivres
À la suite du rapport, l’Institut français a décidé de soutenir et de participer à la refonte d’Afrilivres, en vue de créer de nouvelles stratégies de circulation du livre sur le continent africain. Sous l’impulsion d’une nouvelle directrice, libraire béninoise, anciennement présidente de l’Alliance internationale des Libraires francophones, une refonte totale de l’organisation est mise en œuvre, avec pour objectifs de décloisonner l’édition africaine, de structurer les commandes, de faire en sorte que la production des maisons d’éditions africaines soit connue des africains, de travailler en synergie avec toute la chaine du livre et de fédérer les actions de promotion.
Très rapidement, la refonte d’Afrilivres passera par la création d’un nouveau site internet, véritable site marchand ; un travail de promotion des auteurs et des ouvrages des éditeurs membres ; la formation et la professionnalisation des éditeurs ; une réflexion autour de la mise en place de plateformes de distribution afin d’éclater la diffusion et la distribution sur plusieurs plateformes ayant une compétence reconnue dans ce domaine.
