Windhoek, Namibie, mercredi 28 novembre 2012.
Communiqué de presse : Plus de 250 personnes étaient présentes ce mercredi matin à la cérémonie d'ouverture du 5ème forum de dialogue politique qui a démarré dans la capitale namibienne de Windhoek. La cérémonie d'ouverture colorée a attiré l'attention des responsables politiques et des représentants des Etats africains, des syndicats d'enseignants, des Nations Unies et d'autres agences de développement, des groupes de la société civile, des fondations privées, des experts de l'éducation et d'autres disciplines des institutions académiques et de recherche, des membres du Comité d'experts sur l'application des Recommandations concernant le personnel enseignant (CEART) ainsi que des invités de la politique et des médias .
Ouvrant officiellement le forum, le ministre de l'Education de la Namibie, S.E. M. Abraham Iyambo, a rappelé à l'assemblée la valeur des enseignants dans nos sociétés. « Les enseignants sont des sauveurs, l'essence et la colonne vertébrale de notre société. Les enseignants sont notre boussole et des piliers. Les enseignants sont en effet le fondement même de l'édifice de l'humanité » a-t-il déclaré. Il a poursuivi en disant que « les enseignants sont la fibre au cœur de notre histoire, notre humanité et notre civilisation. Les enseignants touchent et changent les enfants et chacun de nous, jeunes et adultes. Nous félicitons les enseignants de donner un sens aux êtres humains » a-t-il réaffirmé à l'assemblée.
Le ministre a par ailleurs invité l'assemblée à s'engager sur les différents accords internationaux, conventions ou instruments juridiques qui existent déjà pour améliorer l'enseignement. Il a noté l'abondance des politiques et des règlements qui existent déjà et le fait que les gouvernements en exercice reculent devant « la mise en œuvre, la volonté politique et les ressources ». « Sommes-nous fidèles à nos paroles et joyaux de sagesse ? » a demandé le ministre Iyambo à l'assemblée. Il a signalé que dès 1966, il y a 46 ans, l'UNESCO avait adopté lors d'une conférence spéciale à Paris une « Recommandation internationale concernant la condition du personnel enseignant », progressive, qui définissait et affirmait clairement les responsabilités et les droits des membres de la profession enseignante à travers le monde. Bien que le monde ait progressé depuis 1966 avec la technologie, la communication et les transports, il reste des questions profondes qui réclament une réponse. Elles portent sur la situation actuelle de l'éducation : 61 millions d'enfants d'âge primaire qui ne vont pas à l'école et 775 millions d'adultes incapables de lire ou d'écrire. Deuxièmement, 99 pays dans le monde qui doivent recruter 5,5 millions d'enseignants pour combler le déficit correspondant au 1,9 million de postes supplémentaires nécessaires pour l'enseignement primaire universel et aux 3,5 millions pour remplacer les enseignants quittant la profession. Troisièmement, le grand nombre d'enfants des rues, négligés et difficiles à atteindre qui demeurent exclus de l'enseignement. Quatrièmement, les 130 millions d'enfants scolarisés qui n'arrivent pas à apprendre les bases, car ils ne savent ni lire, ni écrire. Cinquièmement, malgré ces faits, on n'accorde toujours pas aux enseignants le statut à la mesure des fonctions vitales qu'ils remplissent pour le développement des sociétés du 21ème siècle. Le ministre Iyambo a appelé chacun à donner aux enseignants leur dû. « Beaucoup de choses doivent changer. Les enseignants doivent être respectés. Leur dignité doit être restaurée. Ils doivent être compris et soutenus par des améliorations permanentes. Les enseignants doivent être associés à l'élaboration des politiques de l'éducation. Les politiques, bonnes ou mauvaises, ont un impact sur eux. Les enseignants sont les mieux placés pour savoir. Ils doivent être les concepteurs des politiques » a-t-il conclu. S'exprimant plus tôt, le directeur du bureau de l'UNESCO en Namibie, Alaphia Wright, a loué la création de l'Equipe spéciale internationale, en place depuis trois ans, qui est compatible avec la nouvelle initiative du secrétaire général des NU, Ban Ki-Moon, intitulée « L'éducation avant tout ». Le coprésident de l'Equipe spéciale internationale venant d'Inde, Amar Jit Singh, a présenté un aperçu des réalisations de l'Equipe spéciale internationale au cours des trois années écoulées. Il a dit qu'à la lumière de toutes les déclarations sur l'éducation, y compris celles contenues dans les objectifs du millénaire pour le développement, seuls les enseignants pouvaient faire la différence. Il a dit à l'assemblée que l'Equipe spéciale n'était qu'un catalyseur qui peut agir à la façon d'un facilitateur qui utiliser ait la force de son expertise pour soulever les questions concernant le personnel enseignant. Tous les autres ont la responsabilité de les aborder. Le chef du Secrétariat de l'Equipe spéciale sur les enseignants pour l'EPT , Edem Adubra, a dit à l'assemblée que le forum de dialogue politique , avec des conférences et des réunions, choisi par l'équipe spéciale comme principal mode de mise en œuvre n'est pas une fin en soi. Il est plutôt une force permettant de recharger les batteries que l'Equipe spéciale offre aux responsables politiques et au x professionnels afin d'actualiser leur s connaissances, leur expertise et leur motivation en utilisant des méthodes de formulation des politiques étayées par des données factuelles et pour la mise en œuvre et l'évaluation. Il a dit aux participants que leur participation à ce forum étai t liée au travail qu'ils faisaient et que cette initiative se poursuivrait jusqu'à ce que les questions relatives au personnel enseignant soient convenablement abordées.
A ce jour, quatre forums se sont tenus depuis la création de l'Equipe spéciale en 2009. Le premier a eu lieu à Addis Abeba en Ethiopie du 22 au 23 février 2010 sur le thème « Les enseignants, la crise financière et le défi de l'EPT d'atteindre les marginalisés » ; le deuxième a eu lieu à Amman en Jordanie du 6 au 7 juillet 2010 sur le thème « Affecter des enseignants au service de l'EPT : « L'importance de l a qualité » ; le troisième forum a eu lieu à Bali en Indonésie du 13 au 15 septembre 2011 sur le thème « Garantir l'équité dans les politiques et pratiques des pays pour des enseignants de qualité : vers la réalisation des objectifs de l'EPT d'ici 2015 » ; et le quatrième a eu lieu à New Delhi en Inde du 29 au 30 mai 2012 sur le thème « Des enseignants pour l'Education pour Tous : le défi en Inde (avec les perspectives mondiales) ».
Ces forums ont offert une plateforme d'échange d'informations, d'expériences et de bonnes pratiques, où les résultats des autres programmes de l'Equipe spéciale sont débattus et promus. Les questions actuelles et émergentes affectant la profession enseignante sont débattues, les initiatives innovantes de réforme sont partagées et discutées, le réseautage restructuré et les idées pour renforcer la pertinence et l'efficacité de l'Equipe spéciale, y compris par le biais de mécanismes de financement novateurs, sont produites.
Le thème du présent forum est « Trois ans de partenariat mondial pour aborder le défi des enseignants – Trois ans avant le repère de 2015 : réalisations et perspectives ». On espère que les participants auront une compréhension accrue sur les questions clés relatives au personnel enseignant, leurs réalités et leurs besoins professionnels : traits communs et caractéristiques spécifiques au contexte. Ils devront aussi identifier les moyens de favoriser la collaboration et les partenariats entre le personnel enseignant aux niveaux national, régional et mondial. Les participants feront des recommandations concrètes, réalistes et orientées vers les résultats en vue de la finalisation du programme de l'Equipe spéciale pour 2013-2015 et de l'élaboration de l'agenda du développement post -2015 en ce qui concerne les questions ayant trait au personnel enseignant.