L'atelier international des e-jumelages Apréli@ annoncé par l'AEF

En vue de mettre en place des « e-jumelages éducatifs francophones » entre établissements scolaires, le réseau Apréli@ (Association pour la promotion des ressources éducatives libres africaines) organise un « atelier international de lancement de la production des ressources » à Dakar, du 5 au 7 avril 2011. Avec la ville de Saint-Maur-des-Fossés et celle de Ziguinchor, au Sénégal, toute deux étant déjà jumelée, la rencontre officialisera le démarrage en mai prochain d'une phase expérimentale dans des écoles pilotes africaines et françaises. Interrogée par AEF, Geneviève Puiségur-Pouchin, présidente de l'association Apréli@, signale qu'après avoir « fédéré l'ensemble des acteurs du projet depuis un an, la mise en partage de la production de contenus réalisée en amont permettra écoles pilotes de disposer d'un produit clé en main à la fin de l'atelier ».

Le « modèle pédagogique » des e-jumelages doit être « durable » et s'appuyer sur la coopération décentralisée entre municipalités, avec l'idée de « faciliter des échanges entre écoles et villes africaines », souligne Geneviève Puiségur-Pouchin. Les contenus pédagogiques sont placés sous licence « creative commons », donc « mutualisables » et partageables librement. Ce projet doit concerner dès la rentrée 2011 l'ensemble du réseau Apréli@.

« PRODUCTION DE RESSOURCES SPÉCIFIQUES »

« Pour la phase de test, nous avons volontairement limité le nombre de classes concernées », explique Geneviève Puiségur-Pouchin. Cela doit concerner une école de la commune Mermoz Sacré-Coeur de Dakar, ainsi que des écoles du Burkina, du Cameroun et du Togo. Le projet démarrera avec la classe dakaroise et une école de Saint-Maur-des-Fossés en mai 2011 avec la production de ressources spécifiques, notamment l'élaboration de « fiches pédagogiques en cohérence avec le curriculum sénégalais ». Les élèves devront « produire un carnet de voyage numérique sur la ville de leur partenaire et impliquant l'ensemble de la communauté autour de l'école (parents d'élèves, comités de gestion des écoles, élus locaux, en tant que personnes-ressources) : ils récupèreront des informations en coopérant avec l'établissement partenaire. Le carnet, véritable réalisation collective, sera finalisé dans l'année puis mis en ligne sur les sites des municipalités, les enfants devenant ainsi les ambassadeurs de leur école, de leur quartier, de leur ville. »

Pour participer à un tel projet de e-jumelage, les écoles doivent être équipées de matériel informatique, soit au moins un ordinateur connecté à internet avec possibilité d'échanger par caméra, un dispositif de maintenance de l'équipement, l'accès à une électricité stabilisée. L'équipement idéal des écoles défini par Apréli@ consiste en des ordinateurs en réseau avec un ratio de une machine pour trois élèves, « une fourniture régulière d'énergie de bonne qualité », La connexion permanente à internet avec un débit de 512k ou plus », des logiciels libres en système d'exploitation et en bureautique, « une maintenance permanente des appareils (en contrat privé une fois par mois), « des enseignants et des apprenants sensibilisés et bien formés à l'usage des Tice », un tableau blanc interactif, des unités de stockage (CD, clés USB, disques externes, etc.).

« MODÉLISATION, TRANSPOSITION ET ADAPTATION » DU MODÈLE

Au cours de l'année scolaire 2011-2012 sera menée une opération d'équipement informatique des écoles de Ziguinchor. « Nous allons aussi déterminer les besoins de formation des enseignants, des directeurs d'écoles, etc., pour qu'ils puissent démarrer dès la fin de la phase test », précise Geneviève Puiségur-Pouchin. « Nous avons décidé de commencer à expérimenter en primaire, mais le modèle est déclinable au niveau collège », précise la présidente d'Apréli@. Le projet de e-jumelage fait ainsi l'objet d'un suivi et d'une évaluation sur l'intégration pédagogique des Tice, en vue d'une « modélisation, transposition et adaptation à différents contextes, dans le respect des curricula ».

Les partenaires associés à l'opération sont, en plus des organisateurs de la rencontre d'avril, le ministère de l'Education du Sénégal, la Fastef (Faculté des sciences et technologies de l'éducation et de la formation) de l'Ucad (Université Cheikh Anta Diop), le centre de calcul de l'Ucad, la fondation Paul Gérin-Lajoie, le Rocaré (Réseau ouest et centre africain de recherche en éducation), l'association Sésamath, l'intégrateur de solutions open source Smile, Tessa (Teacher education in subsaharan Africa), et Turkish airlines.