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Est-il besoin de s’équiper d’un ordinateur et d’une connexion à Internet sans avoir préalablement intelligemment circonscrit les « besoins » ? Cette même question renvoie à la problématique du contenu, non en tant que « simple » ressource à lire ou à regarder mais plutôt en tant qu’usage sérieux et utile.

Pour L’hebdo des TIC et de l’Économie numérique en Algérie, le défi, pour les pays émergents, consiste à réussir leur seconde indépendance, liée aux enjeux du numérique (accès, logiciels, contenus)

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Aux dernières nouvelles, l’Inde a décidé de développer son propre système d’information. Nous aurions pu avoir la naïveté de croire que le désir d’émancipation de ce pays l’aurait conduit à fédérer les énergies essentielles à ce projet et construire à nouveau son « indépendance ». En fait, c’est le ministère de la Défense qui chapeaute le projet en mandatant l’un de ses centres de recherche et de développement. Ce pays n’en est pas à sa première initiative nationale dans le domaine de l’informatique. Néanmoins, l’exclusivité n’est pas sienne non plus. Son grand voisin la Chine possède déjà sa propre nomenclature en matière de radiodiffusion et sur son sol sont nés les plus grands acteurs de l’industrie informatique. Qu’est-ce qui pourrait relier ces deux pays, les plus peuplés du monde, et parmi les plus actifs dans les IT ? Probablement beaucoup de choses, mais certainement leur volonté manifeste de se soustraire du « joug » des grosses multinationales, principalement américaines, qui possèdent déjà la moitié des technologies distribuées de par le monde. Si l’Inde développe son propre système d’exploitation, elle se prémunirait de toute pression économique et élèverait son niveau de sécurité nationale intérieure en réduisant la menace extérieure.

Seconde indépendance

Un autre cas édifiant : depuis 2003, le Japon, la Corée du Sud et, encore, la Chine avaient lancé le développement d’un système d’exploitation propre à l’Asie basé sur une solution logiciel libre. Baptisée Asianux, cette solution devait faire ses « dents » à travers un projet de gestion de bases de données de tous les lycéens coréens. Jusqu’à cette année, d’autres pays de la région se joignent à la constellation formée autour de ce projet. Pourquoi ? S’affranchir de la dépendance à Microsoft, entre autres. Les principaux griefs retenus contre Microsoft résident dans l’opacité de ses solutions et systèmes dont le code source reste impénétrable. Il est impossible alors d’adapter les logiciels ni même de voir ce qui s’y passe ou y transite de façon claire. De l’autre côté de l’hémisphère, l’Amérique du Sud n’est pas en reste. Le Brésil a pris un tournant tel que ses ministères ainsi que ses institutions publiques sont tous « exploités » selon des solutions en développement propre. Il existe même une plate-forme Web dans laquelle sont hébergées toutes les solutions communément utilisées par toutes les entités publiques et à fur et à mesure de l’usage et des besoins, les logiciels en question, en téléchargement libre, subissent les modifications appropriées et les mises en conformité nécessaires.

Sursaut d’orgueil

Au-delà de l’indépendance économique, de l’économie des coûts, c’est d’un sursaut d’orgueil qu’il s’agit. Les initiatives de ce genre sont légion partout dans le monde, qu’elles soient « modestes » ou « énormes » ; qu’elles soient l’œuvre d’individus ou de groupements. Le législateur s’implique et tente de comprendre et de réaliser les enjeux véritables de l’informatique de demain. C’est ce qu’a fait le Royaume-Uni en adoptant, en 2009, un plan d’action gouvernemental en faveur de l’Open Source, avec comme argument massue la « crise économique ». Dans l’avant-propos du document, le gouvernement britannique, à sa tête le ministère de l’Engament numérique, souligne que « depuis longtemps, le gouvernement a pour principe, formellement exprimé pour la dernière fois en 2004, de chercher à utiliser des solutions Open Source là où elles offrent le choix le plus judicieux pour les dépenses du service public financées par le contribuable ». Dans le détail, cela donne : « Nous voulons nous assurer que les services publics bénéficient toujours des meilleures solutions possibles au meilleur rapport qualité-prix, et être sûrs de payer au plus juste ce que nous achetons. Nous voulons partager et réutiliser ce que le contribuable a déjà financé au sein du secteur public, non seulement pour éviter de payer deux fois, mais aussi afin de réduire les risques et trouver des solutions communes aux besoins du gouvernement. Nous voulons encourager l’innovation au sein du gouvernement, en incitant à penser Open Source, mais aussi en dehors du gouvernement, en favorisant le développement d’un marché en pleine effervescence. Nous voulons offrir à l’industrie informatique, et plus largement à l’économie, les bénéfices de l’information que nous produisons et des logiciels que le gouvernement développe […] Ainsi, nous estimons le moment venu de mettre à profit notre réputation d’impartialité et nos réussites, et d’engager de nouvelles actions concrètes pour que le recours aux logiciels libres soit envisagé avec sérieux et impartialité par les services informatiques gouvernementaux. Nous devons aussi rendre publiques nos exigences et publier nos statistiques concernant les formats ouverts, et chercher à atteindre le niveau de souplesse inhérent à l’Open Source dans nos relations avec les fournisseurs de logiciels propriétaires. »

Vœu versus volonté

Et l’Algérie dans tout ça ? Dans l’écrit, nous sommes à la « page », il est vrai ! Mais dans son volet dédié à la stratégie numérique national, le plan « e-Algérie 2013 », avant qu’il ne devienne juste « plan e-Algérie », les systèmes d’information ou du moins l’ingénierie informatique à base de « libre » ne sont pas explicitement et clairement identifiés en tant que choix sur lequel se porteraient les efforts de développement. Il est encore question d’infrastructures, de généralisation et d’appropriation par tous, grand public et professionnels, des nouvelles technologies. Cependant, dans notre vie de tous les jours, nous voyons clairement où nous en sommes ! Pas si loin que ça… Dans le discours, tous les discours d’ailleurs, que d’objectifs, de projets, d’avancements qui sont passés en revue, ressassés et continuellement soulignés. Mais la volonté existe-t-elle pour autant ? Prenons l’exemple de l’opération qui était censée équiper 6 millions de foyers en micro-ordinateurs. Le vœu, celui de massifier l’usage des équipements informatiques résidentiels, et donc augmenter l’indice de pénétration d’Internet dans les foyers, était louable. En 2010, nous savons ce qu’il est advenu d’ « OusraTIC ». A l’origine, ce fut une initiative « marketing » lancée par Alfatron dans l’Oranie afin d’élargir son parc clientèle en offrant des facilitations de crédit à quiconque voulait acquérir un ordinateur. L’idée fût récupérée et son pouvoir d’action étendue, appelant à la participation du grand nombre : industriels, banques et éditeurs de logiciels, même si au final, seul Microsoft faisait partie de l’« équipage » en tant que fournisseur du système d’exploitation. A l’époque, les machines « proposées » étaient plutôt bonnes, équipées des dernières technologies en vogue à ce moment là. Mais les résultats escomptés, au fil du temps, étaient loin des attentes de tous. Le public boudait l’« offre », les constructeurs commençaient à afficher leur malaise et au ministère, on tentait le tout pour le tout afin de sauver les meubles. Avec du recul, on comprend encore très peu les véritables raisons d’un tel échec ; même si, évidemment, tous se sont rejetés la balle. Ces derniers temps, on entend encore parler de cette opération. Cette fois-ci, il sera question d’un ciblage sectoriel, mais rien n’est encore définitivement décidé. En tout cas, on continue de parler d’OustraTIC, dans sa seconde version, même si sur le plan de la communication, garder une appellation qu’on associe à un « échec » est une faute stratégique.

Audace numérique

Dans la stratégie commerciale, avant de lancer tout produit ou service, on se pose la question de savoir si le besoin existe et si ce dernier répond à nos ambitions. Ensuite le public est sondé afin de connaître son éventuelle réaction si jamais ce service devait être lancé. En matière de stratégie, ce sont toujours les questions auxquelles nous n’avons pas de réponse que l’on pose. L’Algérien a-t-il besoin d’un PC ? Si oui, lequel, une machine de bureau ou un ordinateur portable. Si oui, le veut-il avec ou sans connexion à Internet ? Toutefois, la première question à poser est la suivante : quel est le degré de connaissance acquise de l’Algérien moyen sur et autour des nouvelles technologies de l’information et de la communication ? C’est à ce moment que l’on saura quelle est la première étape à lancer et comment. Alors supposons que le gouvernement lance une étude nationale afin de savoir jusqu’où l’Algérien peut maîtriser les IT. Au vu des réponses collectées, il pourra déjà savoir s’il peut lancer une opération d’acquisition de machines ou alors précéder un tel projet par une opération de sensibilisation. Supposons encore que la plupart d’entre nous possédions les minima requis pour utiliser un ordinateur ; les autorités compétentes pourraient mettre la « main » à la poche et décider d’inscrire sur leurs propres dépenses « la » contribution qu’elles seraient prêtes à fournir pour l’achat d’un ordinateur. De deux choses l’une, payer « 50% », voire plus, du prix de la machine par foyer, dont le coût total sur 1 million d’ordinateurs représenterait à peine 0.01% du PNB national. Aux responsables de définir un cahier des charges « machines » (caractéristiques) et « utilisateurs » (profil). Ou alors mettre à contribution un grand constructeur ou un éditeur et l’inviter à contribuer au prix de l’ordinateur. Il s’agira ensuite d’organiser l’opération autour de conditions d’acquisition clairement définies. Au-delà, les ressources financières afin de « subventionner » l’achat d’un équipement informatique pourraient même se trouver dans la « cagnotte » du fonds universel. Si au moins 1 million de foyers possèdent un ordinateur, tout un écosystème économique se tissera autour de ce foyer qui aura besoin d’appeler une « hotline » ou un « helpdesk » pour lui venir en aide en cas de souci, de faire appel à un service de dépannage, et ce même foyer deviendra un levier pour la création de petites et moyennes entreprises qui répondront à ses besoins immédiats. Plus d’entreprises signifie plus de contribuables, et c’est ainsi que les autorités publiques pourront récupérer leur mise de départ !

Ecran vide

Est-il besoin de s’équiper d’un ordinateur et d’une connexion à Internet sans avoir préalablement intelligemment circonscrit les « besoins » ? Cette même question renvoie à la problématique du contenu, non en tant que « simple » ressource à lire ou à regarder mais plutôt en tant qu’usage sérieux et utile. En fait, c’est une arborescence de problématiques qui se déroulent : disposer d’un ordinateur connecté à la Toile pour un propos de loisirs est une chose, être capable de payer ses factures, de « vraiment » étudier en ligne, de tout faire ce qu’on faisait physiquement mais derrière un écran, en est une autre ! C’est de ce contenu qu’il est question et jusqu’à aujourd’hui une grande frilosité entoure cet aspect. Beaucoup de secteurs en Algérie sont « représentés » sur Internet mais cela reste toujours dans le volet information et mise à la disposition des utilisateurs d’une ressource documentaires. Autre point important : là aussi, avant de mettre le pied à l’étrier, il faudrait avant tout baliser l’utilisation et la sécuriser. Les autorités y travaillent certes et en attendant, le fossé entre utilisation « ludique » et « passive » et utilisation « utile » et « active » peine à se combler.

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