Forum Ministériel TICE, ADEA, Tunis, 9 décembre 2013
"Comment développer du contenu numérique pertinent dans le contexte de l'éducation africaine ? Les ressources éducatives numériques doivent-elles être créées en langues locales ? Quels sont les moyens dont on doit se doter pour parvenir à les produire ? Une fois mises en place, quelles plateformes sont adaptées à ces ressources pour les partager et les diffuser ? Faut-il envisager d'utiliser des contenus libres ou protégés ? Sur quels modèles économiques appropriés peut-on s'appuyer pour que ce contenu digital soit disséminé, accessible au plus grand nombre ?
Toutes ces questions ont été largement discutées, lors d'une discussion de la 2ème session du forum, animée par Moise A. Leye, directeur corporate affairs Intel, et Louise Bertrand de l'OIF.
De nombreuses expériences ont été partagées, tant au niveau des institutionnel (ministères, etc.) qu'au niveau du secteur privé ou associatif. Le point qui a fait une quasi unanimité a été résumé par un représentant de l'UNESCO : « Le problème de l'élite africaine est qu'elle n'envisage pas que les langues locales puissent servir à apprendre ».
Ainsi les participants, hors ministères, s'accordaient sur la motivation et le résultat induits par un début d'apprentissage adapté au local, c'est-à-dire que l'apprentissage de la lecture et de l'écriture devient plus aisé quand il est réalisé à travers des supports conçus avec la langue que l'élève utilise dans sa communauté. Le président du Réseau pour l'Education pour Tous en Afrique aura ce mot : « Peu importe la langue, l'important c'est d'apprendre à lire ! L'acquisition des autres langues sera possible par la suite ». Les contenus éducatifs numériques doivent donc être disponibles en langue locale.
D'autres points ont pu être abordés, notamment le manque flagrant de contenu, à des niveaux scolaires supérieurs, en langue française, et la nécessité de former à la production de contenus. Cette problématique a été illustrée par l'expérience tunisienne d'école numérique. Mettant à disposition des ressources éducatives en ligne (livres scolaires, cours, devoirs, corrigés...), ce portail absorbe plus de 11000 connexions simultanées en période d'examen, pointant ainsi le réel besoin existant pour les élèves et les enseignants de disposer de contenus numériques.
L'articulation entre la production de contenus et sa numérisation constitue également une des contraintes de cette thématique, à laquelle s'ajoutent des aspects techniques tels l'opérabilité des plateformes utilisées, etc.
Au sortir de cette discussion, l'importance du développement de contenus numériques dans l'éducation en Afrique apparaît évidente, de même que l'encouragement de partenariats public/privé pour y parvenir de façon efficace en mutualisant les compétences de chacun. Les recommandations issues de ces réflexions vont venir enrichir le dialogue au niveau des décideurs."
