Intitulée «Bilan critique en matière d’utilisation pédagogique des NTIC dans le secteur de l’éducation», cette étude a été menée par le CIEP (Centre International d’Etudes Pédagogiques), l’APEFE (Association pour la promotion de l'éducation et de la formation à l'
Son objectif central était de contribuer à la capitalisation des connaissances concernant les utilisations pédagogiques coût-efficaces des TIC pour le développement de l’éducation de base.
L’étude propose plusieurs approches stratégiques et opérationnelles ; elle insiste sur la primauté de la pédagogie et le rôle crucial des enseignants, dont l’adhésion à la transformation des enseignements-apprentissages liée à l’intégration pédagogique des TICE est un facteur critique.
NB : le réseau Apréli@ a participé à plusieurs interviews dans le cadre de cette étude. L’étude souligne d’ailleurs l’importance de produire des contenus numériques endogènes : « La mise en œuvre d’une telle politique d’intégration des TIC doit se concevoir de manière conjointe avec d’autres acteurs nationaux et internationaux et devrait s’inscrire dans les dynamiques existantes par plusieurs biais : d’une part, par l’inscription dans les plateformes de concertation de type ADEA qui regroupent de nombreux acteurs déjà actifs dans le secteur et qui développent de plus en plus de partenariats ; d’autre part, par la participation à des projets multibailleurs tels que le NEPAD e-school, des rapprochements avec le tissu associatif africain comme APRELI@ porteur d’un grand dynamisme ancré sur les réalités du terrain et en manque de financement. Les consultants recommandent que soit encouragée cette dynamique en s’appuyant sur l’excellence française en matière pédagogique et la force de sa coopération décentralisée, et proposer de prendre le leadership sur le développement de ces contenus pédagogiques numériques endogènes. »
L'étude pourra utilement être mise en résonance avec le rapport Fourgous et ses recommandations
A garder en tête également, les conseils de Michel Trucano (Banque Mondiale) sur les pires erreurs en matière de tICE dans les pays en développement, à éviter absolument :
-Installez du matériel dans les écoles et espérez que la magie va opérer
-Elaborez des environnements TIC pour les pays de l'OCDE et implantez-les dans n'importe quelle région du monde
-Préoccupez-vous du contenu éducatif seulement après avoir installé le matériel
-Pensez que vous pouvez tout simplement importer des contenus éducatifs produits ailleurs
-Faites un gros pari sur une technologie qui n'a pas fait ses preuves, notamment une technologie basée sur une norme fermée / propriétaire ou de fournisseur unique
-Ne vous préoccupez pas des coûts totaux (achat/utilisation/maintenance)
-Ne vous préoccupez pas des questions d'équité
-Ne formez ni vos enseignants ni vos chefs d'établissements
Et toujours se rappeler qu'il convient de faire preuve de beaucoup d'humilité en la matière, s'agissant d'une question complexe multifactorielle, en constante évolution, comme le soulignait Olivier Sagna, rédacteur en chef d'OSIRIS, dans un récent édito: "La fracture numérique pose en réalité la question des cinq C que sont la connectivité, les compétences, les contenus, les coûts et le contrôle qui sont inextricablement liées et qui influent en permanence les unes sur les autres."