Auteur(s): Obone Nguema, Lilie ; source
Résumé: La question du sens des savoirs historiques, posée du point de vue des élèves telle que nous l’avons expérimentée dans cette thèse, met en évidence leur rapport au savoir. Pour cerner cette problématique du rapport au savoir, nous l’avons construite suivant une double démarche dont l’une, significative, vise à faire émerger la pertinence sociologique des savoirs scolaires, l’autre, compréhensive, tente de mieux appréhender ce qu’est l’éducation aux sciences historiques.
Le regard critique que nous avons posé sur l’acte d’apprendre dans le contexte actuel de l’éducation a permis d’apprécier l’apprentissage de l’histoire comme une réalité bien plus complexe que ne le laissent croire les seules méthodes didactiques. D’abord, parce qu’apprendre est une question multiforme renvoyant à diverses manifestations du sens des savoirs, et qu’en l’occurrence, le processus d’apprentissage interpelle, entre autres, la subjectivité de l’élève pour la relier aux enjeux de l’éducation à la citoyenneté. Sur la base des réflexions construites autour du rapport au savoir (Charlot, 1997 ; Lahire & Johsua, 1999 ; Joigneaux & Rochex, 2008 ; Demba, 2010 ; Lésogho, 2014), un cadre conceptuel élaboré au croisement de la didactique et de la sociologie, a permis d’éclairer les relations des élèves aux savoirs. Ce cadre de pensée hybride a suscité l’ouverture d’un nouvel espace d’analyse et d’accès à d’autres possibles pour penser, aborder et comprendre l’apprentissage historique. La combinaison d’enjeux conceptuels, qui au final a orienté notre propos de recherche vers des enjeux sociodidactiques du rapport au savoir historiques, est l’une des principales contributions de cette thèse. Sur le plan méthodologique, le paradigme compréhensif s’est révélé être un choix intéressant pour se démarquer d’une lecture en négatif des situations d’apprentissage au profit d’une lecture en positif qui rend compte de l’expérience subjective de l’élève. À la lumière des apports théoriques et conceptuels, des angles de réflexion novateurs formulés ont permis de mettre en lumière des sujets singuliers situés dans une historicité, mais capables de s’en distancier de manière réflexive grâce à une lecture plurielle de l’histoire. L’étude confirme des situations et des conditions agissant sur la construction du rapport au savoir et à l’école des élèves.